La ruche TARSUS
La ruche Tarsus est le deuxième plus important foyer de
population de Scintilla et le siège des institutions commerciales de la
planète. Elle défend farouchement son indépendance vis-à-vis de Sibellus, bien
que ses activités commerciales soient étroitement liées aux produits d’exportation
des manufactures sibelliennes.
Située en plein centre du désert le plus inhospitalier de Scintilla, Tarsus est en permanence brûlée par les impitoyables rayons du soleil et fouettée par les tempêtes de sable. La ruche a été bâtie sur des fondations constituées de barres verticales démesurées entre lesquelles s’étirent les immenses agglomérations des hab-niveaux qui constituent le corps de la ruche. Il en résulte que Tarsus est plus verticale qu’horizontale dans son organisation et que les ruchards des niveaux intermédiaires se rendent généralement sur leur lieu de travail en ascenseur plutôt qu’en se déplaçant horizontalement.
La cathédrale de l’Illumination
La ruche Tarsus abrite l’un des monuments les plus célèbres du secteur, la
cathédrale de l’Illumination, le plus important lieu de culte de tout le
secteur Calixis. C’est là qu’officie le cardinal Ignato, le plus éminent de
tous les ecclésiastiques de l’Adeptus Ministorum du secteur ; il est à la tête
du synode Calixis qui tient ses séances dans le somptueux auditorium de la
cathédrale. Cette dernière est un extraordinaire édifice de tours et de flèches
bâti autour d’une gigantesque nef centrale coiffée d’un énorme dôme de vitrail
traversé par les aveuglants rayons du brûlant soleil équatorial. Les
décorations de la cathédrale sont financées par les familles des aristocrates
et des citoyens les plus importants de tout le secteur, tous avides de
s’attirer quelques miettes de la grâce de l’Empereur. Les murailles extérieures
de la cathédrale sont recouvertes de statues, de bas-reliefs retraçant les
grandes scènes de l’histoire impériale et de représentations des saints, et
tout cela étincelle de dorures dans la brutale clarté de l’implacable soleil.
On raconte qu’en certains des endroits les moins accessibles de la cathédrale
se dissimulent des sculptures plus qu’étranges, représentant des monstres
grotesques ou des scènes évoquant de bizarres rituels occultes. Le grand parvis
qui entoure le sanctuaire est envahi d’une forêt de statues à l’image des
saints et des plus importants citoyens de Scintilla. La plus impressionnante de
toutes est une énorme effigie de saint Drusus qui occupe la place d’honneur,
face au grand portail de la nef.
L’intérieur du monument est tout aussi splendide. Le dôme de verre de l’immense
nef repose sur des colonnes sculptées à l’image de célèbres cardinaux de
l’ancien temps et l’on y trouve suffisamment de bancs pour asseoir des dizaines
de milliers de fidèles. La nef est dominée par un autel placé devant un grand
triptyque d’or et d’argent qui montre l’Empereur (Son visage se détourne de la
congrégation) flanqué de saint Drusus et du seigneur militant Angevin ;
plusieurs effigies de saints entourent également l’autel. Derrière ce dernier,
un chœur composé de deux mille serviteurs emplit la nef de cantiques
triomphants. Un pupitre surplombe la congrégation et c’est de cette position
élevée qu’Ignato et les autres prédicateurs du Ministorum proclament la parole
de l’Empereur. Les jours de fête religieuse, par exemple lors de la fête de
l’Ascension de l’Empereur, des milliers de nobles et d’adeptes venus de
Scintilla tout entière viennent se rassembler dans la nef tandis que la
populace se presse à l’extérieur dans l’espoir d’apercevoir un peu de la
splendeur intérieure.La cathédrale abrite également les quartiers privés du cardinal, l’auditorium du Synode, où les cardinaux du secteur se réunissent afin de discuter de toutes les questions d’ordre spirituel, et la galerie des Reliques, où sont conservées toutes sortes de saints artefacts dans un but de préservation et d’étude. On y trouve des reliques liées à la vie de saint Drusus, parmi lesquelles des ossements réputés provenir du propre corps du saint (en nombre suffisant pour lui reconstituer plusieurs squelettes). L’Archivum Spiritualis, une bibliothèque dédiée à la conservation de grimoires théologiques et de documents religieux, se trouve également sous la cathédrale, de même que les immenses catacombes où sont inhumés les membres de l’Ecclésiarchie. La cathédrale dispose d’un personnel très nombreux constitué d’une part de volontaires laïcs (essentiellement d’anciens pèlerins) et d’autre part de membres de l’Ecclésiarchie. Les soldats armés de la Frateris Militia, laïcs eux aussi, sont là pour la protéger, assistés d’une unique escouade de Sœurs de Bataille de l’ordre du Calice d’Ébène.
La présence de la cathédrale signifie que l’Ecclésiarchie exerce une immense influence à Tarsus, à tel point que le cardinal Ignato y est plus puissant que les membres de la noblesse locale et que les escouades de la Frateris Militia sont plus présentes dans les rues de la ruche que ne le sont les patrouilles du Magistratum. Dans toutes les maisons marchandes et les entrepôts de la moyenne-ruche, on peut voir des prêcheurs laïcs qui sont là pour sermonner les travailleurs et leur rappeler la nature sacrée de l’obéissance afin de les détourner des détestables tentations que représentent les péchés de distraction et de curiosité. Une importante proportion de la population de Tarsus se compose de pèlerins qui traversent la cité-ruche pour se rendre à la cathédrale de l’Illumination. De longs cortèges qui se dirigent vers la cathédrale ou en repartent serpentent à travers toute la moyenne-ruche. Parfois, ces fidèles doivent attendre des années pour avoir le privilège d’apercevoir la cathédrale quelques instants. Ils survivent grâce aux soupes populaires de l’Ecclésiarchie ou aux efforts de volontaires laïcs ou de marchands peu scrupuleux. Ces pèlerins constituent un rouage essentiel de l’économie de Tarsus. La plupart n’en repartent jamais et finissent par aller grossir les rangs des travailleurs de la moyenne-ruche ou, pour les plus chanceux, par être acceptés parmi les volontaires qui s’agitent dans les splendeurs étincelantes de la cathédrale elle-même. Sibellus est peut-être le centre de pouvoir mais Tarsus reste celui de la foi, malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour déplacer la base de l’Ecclésiarchie vers la ruche dirigeante de la planète. À elle seule, ou presque, la cathédrale justifie l’importance et l’influence persistantes de Tarsus, malgré la concurrence de sa colossale rivale.
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